Les compagnies de commerce et de colonisation du XVIIe siècle ne bénéficient pas dans l’historiographie d’une bonne image. Elles sont jugées peu efficaces voire inutiles et inadaptées. Les travaux de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle les ont depuis longtemps condamnées. Il est nécessaire d’aborder autrement la question de leur place dans la première globalisation en les replaçant au cœur du dispositif d’expansion européen, et en privilégiant une démarche résolument comparatiste en prenant en compte les entreprises françaises, anglaises et néerlandaises. Pour ne regarder que celles qui s’intéressent à l’espace atlantique, le plus fortement concurrentiel, force est de remarquer qu’elles ont joué un rôle essentiel dans la colonisation de l’Amérique au XVIIe siècle, avec l’approbation de leurs gouvernements respectifs, et dans le développement du trafic transocéanique. Mais quoique soutenues par les États, dont elles ont obtenu des privilèges, elles n’en ont pas moins une existence propre, ce sont des entreprises privées supportées par des actionnaires qui en attendent des bénéfices. Le présent ouvrage est le deuxième volet d’une enquête sur les aspects entrepreneuriaux des compagnies. Il est consacré au financement des compagnies et à la composition de leur actionnariat, afin d’en cerner la pertinence et les raisons au XVIIe siècle.